Thomas Deman

Né à Roubaix, dans le nord de la France, en 1899, Albert Deman prit l'habit des Frères prêcheurs, en 1921, sous le nom de Thomas. Il appartient à cette génération illustrée par les grands noms de Marie-Dominique Chenu, de peu son aîné, et de Yves Congar, de quelques années plus jeune que lui. En même temps qu'eux et dans sa propre spécialité, il enseigna la théologie morale au Collège dominicain du Saulchoir (à Kain, en Belgique, d'abord, puis à Étiolles, près de Paris), de 1928 à 1945. Il ne faut donc pas s'étonner si on a pu le décrire comme un théologien qui, dans la ligne d'Ambroise Gardeil et de A. Lemonnyer – les grands anciens avec Pierre Mandonnet de l'école du Saulchoir –, marcha dans la même voie caractéristique : « fidélité attentive à la pensée de saint Thomas étudiée dans ses sources et son contexte historique, approfondie pour elle-même dans une scrupuleuse objectivité ». Appelé à Fribourg pour succéder au prestigieux Jaime Ramirez en 1945, il y arriva en pleine maturité intellectuelle et y resta jusqu'à sa mort prématurée en 1954. (J.P. Torrell)